La Vallée du Cher du Gué de Sellat à Chambonchard

 

Description du site

Le nom " Chambonchard vient du latin Cambocare (XI siècle) qui signifie dans un méandre (Cambo) du Cher (Care). La vallée du Cher à Chambonchard à l'aspect d'une vaste cuvette dont le fond est occupée par des terres agricoles assez fertiles. Les pentes entièrement boisées sont très abrutes. En aval, la vallée se rétrécie et les terres agricoles deviennent plus rares avec la présence de quelque prairies humides.

Le barrage de Chambonchard : une longue histoire d’eau

Données tirées de l'ouvrage d'Alain BISSON " Au fil du Cher ... Rochebur, le barrage, son histoire" éditions Cerle d'archéologie de Montluçon et de la région.

Dès 1860, sous le second Empire, l’ingénieur général COMOY envisage la création de 85 barrages pour régulariser le cours de la Loire et de ses affluents.

Après l’innondation de Paris en 1910, la commission permanente des innondations propose l’édification d’un barrage régulateur sur le Haut-Cher.

1963 : Une retenue de 200 millions de m3 est envisagée à Chambonchard.

1970 : EDF reprend les études du projet de barrage. Avis favorable du nouveau comité de bassin de l’Agence Loire-Bretagne pour la construction de 5 barrages dont celui de Chambonchard.

1976 : Etude pour établir un inventaire des besoins en eau. Elle retient le site de Chambonchard-aval, le seul possible pour une capacité supérieure à 80 millions de m3.

1978 : Création du comité de sauvegarde de la vallée de Chambonchard.

1979 : Le gouvernement appuie le « rapport Chapon » qui définit un programme de barrages à réaliser d’ici à 1995 dans le cadre de la protection intégrée de la vallée de la Loire. En ce qui concerne Chambonchard, une retenue d’eau de 120 millions de m3 est envisagée.

1980 : L’Association Nationale de Réflexion et d’Action pour l’aménagement intégré et global du bassin de la Loire donne priorité au barrage de Chambonchard pour l’approvisionnement en eau de Montluçon. Le Conseil Général de l’Allier se déclare favorable à ce projet.

1982 : Le nouvernement prépare une structure chargée de l’aménagement global de la Loire.

1983 : Création de l’EPALA (Etablissement Public d’Aménagement de la Loire et de ses Affluents).

1984 : Le Département de l’Allier et la Région Auvergne adhère à l’EPALA.

1985 : Des fonds sont accordés à l’EPALA pour l’étude de 4 barrages dont celui de Chambonchard.

1986 : Protocole d’accord avec l’EPALA et l’agence de bassin pour la construction des 4 barrages. Chambonchard aura une retenue de 125 millions de m3 pour les besoins en eau potable, l’industrie, l’agriculture et l’écrêtement des crues.

A partir de cette date commence la vente des terrains et des habitations. On parle de démonter l’église du XI° siècle classée monument historique et de la remonter plus haut.

Premiers travaux de terrassement

1989 : Réexamen du dossier. Le programme de l’EPALA est bloqué. Le tribunal administratif annule 2 décisions de ce programme.

1990 : Gel des 4 projets de barrage. Proposition de reconstruction du barrage de Rochebut avec stockage de 70 millions de m3.

1991 : Le projet de Chambonchard est officiellement abandonné. Le gouvernement établit un avant projet sommaire pour la reconstruction du barrage de Rochebut. Ce projet prévoit l’immersion des anciennes mines d’or du Châtelet et des stériles qui contiennent des déchets toxiques, notamment en arsenic.

1992 : Confirmation du projet de Rochebut par la Ministre de l’environnement. Mais réouverture du projet de Chambonchard pour des « raisons politiques ».

1993 : Les députés reconnaissent la nécessité d’aménager le Cher.

1994 : Le Ministre de l’Environnement donne l’accord du gouvernement pour 2 barrages dont Chambonchard qui aurait une contenance de 50 millions de m3 avec possibilité de porter sa capacité à 80 millions de m3 pour le développement touristique, le coût supplémentaire étant à la charge des collectivités locales.

L’enquête publique est programmée.

Création du Comité de Développement Economique et Touristique de la Vallée du Haut-Cher.

1995 : L’EPALA dit oui à un ouvrage de 80 millions de m3 et annonce le début des travaux pour fin 1996.

1996 : Ouverture de l’enquête publique auprès de 117 communes riveraines du Cher en aval de Chambonchard.

1997 : Les décrets de DUP et DIG pour une durée de 5 ans sont signés par les Préfets de la Creuse et de l’Allier.

Coûts des travaux : 600 millions de francs

Etat : 70 millions

Agence de l’eau : 190 millions

EPALA : 340 millions

Déblocage prévu des fonds pour la fin de l’été.

Deuxième phase de travaux de terrassement.

Assemblée nationale dissoute, changement de majorité et nouveau gouvernement.

La nouvelle ministre de l’environnement veut revoir les dossiers.

1998 : visite de la ministre de l’environnement sur place qui déclare : « le barrage pose encore de nombreuses questions et le développement de la région ne passe pas par lui ».

1999 : La ministre de l’environnement propose une alternative au barrage : une série de propositions visant à régler les problèmes d’eau de la région montluçonnaise qui excluent Chambonchard.

Les recours déposés contre les arrêtés d’autorisation de la construction sont rejetés par le Conseil d’Etat.

Le CIAT du 23 juillet déclare officiellement que l’Etat se désengage financièrement du projet et annonce la mise en oeuvre du programme alternatif « Plan Loire pour 2000-2006 »

2002 : La Ministre de l’Environnement confirme l’abandon du projet de Chambonchard au profit de mesures alternatives.

2003 : Le minsitre de l’Ecologie annonce que l’Etat et l’Agence de l’eau financeront la surélévation du niveau d’eau du barrage de Rochebut.

2005 : Décision de rétrocéder les terrains de l’Etablissement Public Loire au Département de la Creuse.

2008 : Rétrocession officielle des terrains au Département de la Creuse.

2008-2009 : vente de terrains à des porteurs de projets pour une mise en valeur de la vallée.

2010 : Rétrocession officielle des terrains au Département de l’Allier.