Le Crapaud Sonneur à ventre jaune, Bombina variegata

Sonneur à ventre jaune - photo Laurent RIVIERE
Consulter l'extrait des cahiers d'habitats

Consulter la fiche de la DREAL Nouvelle-Aquitaine

Consulter le site de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel

 

Code Natura : 1193

Protection : oui

Directive habitat : Annexe 2

Description

Espèce de 4 à 5 cm de long en moyenne, à peau pustuleuse et dont l’allure est celle d’un petit crapaud.

Corps aplati, une tête à museau arrondi pourvue de deux yeux saillants à pupille en forme de cœur. La couleur du dos ets gris terreux ou olivâtre, et la face ventrale typiquement jaune (ou orangée) et noire.

La larve présente un corps globuleux et une queue haute et courte à peine plus longue que le corps.

Habitat

Le Sonneur à ventre jaune est généralement présent en milieu bocager, dans les prairies en lisière de forêt ou en contexte forestier au niveau des chemins. Il fréquente des biotopes aquatiques de nature variée : mares, ornières, fossés…

Le sonneur occupe généralement des eaux stagnantes peu profondes, bien ensoleillées.

 Sonneur à ventre jaune - photo Laurent RIVIERE

Activité

Exclusivement aquatique, à la fois diurne et nocturne. Hiverne d’octobre à mars-avril dans la boue des points d’eau ou dans la terre humide. Se signale dans la soirée, parfois en plein jour par un « hou » étouffé audible à faible distance.

Alimentation

Les adultes, carnivores, se nourrissent de vers et de petits insectes. Les têtards sont herbivores.

Reproduction

Se reproduit à partir de mai. Accouplement dans l’eau. Le mâle féconde les œufs (environ 100) dans l’eau aussitôt après la ponte. Eclosion au bout de 8 jours, les têtards mesurant 6 mm à la naissance avec une métamorphose avant la fin de l’été. Plusieurs pontes annuelles. L'espèce est prolifique quand les conditions de reproduction sont favorables mais peut aussi rester de nombreuses années sans se reproduire.

Menaces

Destruction des habitats de reproduction par comblement des fossés et envahissement des ligneux.

Circulation anarchique des véhicules tout-terrain en période de reproduction.

Espèce en régression dans la plupart des régions de France et dans les autres pays d’Europe.

Comportement de l'espèce par rapport au site Natura 2000

Identifié depuis longtemps sur seulement trois zones : la vallée du Cher à Sellat, à Chambonchard et en bordure de la route reliant Evaux à Chambonchard, l’espèce a régressé jusqu’en 2006 avec une absence de reproduction. Les travaux de réhabilitation des sites de reproduction entrepris à partir de 2006 et une prospection plus attentive ont permis de constater une bonne dynamique de la population à l’est de la Tardes.

Objectifs de gestion à long terme

Conservation de l’espèce

Création d’une dynamique de population

Suivi scientifique

Consignes de gestion

Maintien des petites mares, même temporaires

Eviter la circulation et le débardage sur les chemins à ornières en été

Ne pas assécher les zones hydromorphes

Conserver un maillage de ruisseaux et de mares

Action de gestion dans le cadre du Docob

  • Restauration des sites de reproduction
  • Suivi des populations (S5)

 

La dynamique des populations de sonneurs à ventre jaune

L'ONF a publié le bilan de trois années d'expérimentations de restauration de sites de reproduction du sonneur dans le vallée du Cher.

Description des travaux, bilan des effectifs, échecs et réussite. A consulter et à télécharger :

Une population dynamique

Les populations de sonneur à ventre jaune sont suivies depuis 1997. Les observations ont montré un lent déclin des effectifs sur le site Natura 2000 et ses alentours, cela en raison d'un envahissement progressif des mares et des fossés par la végétation.

Avec la restauration de 3 sites de reproduction en 2006 et en 2007, la population a connu un nouvel essort avec non seulement des effectifs en hausse mais également de nouvelles observations.

Avec la campagne de communication (presse écrite, émissions radios), les propriétaires des parcelles signalent aux scientifiques des sites potentiels. Des mesures simples de gestion peuvent être communiquées afin de préserver et développer les populations. C'est le cas de Monsieur GUILLON qui a appris à connaître cette espèce, abondante, dans les bauges de sangliers dans son parc de chasse situé à la périphérie du site Natura 2000.

Voir les travaux de restauration des habitats

 

Le suivi de deux populations de sonneurs à ventre jaune

Un suivi individuel des sonneurs

Initiée par Benoit FEUGERE de l'ONEMA, cette démarche a été reprise par Erik JEANTON et Laurent RIVIERE de l'ONF.

Cela consiste à photographier le ventre de chaque sonneur localisé sur un site et de suivre sa dynamique dans l'espace et dans le temps. Le ventre des sonneurs est un peu comme les empreintes digitales chez l'homme, il n'y en a pas deux identiques. Une base de donnée permet de suivre 39 sonneurs dans le virage et 19 au barrage  dans la vallée du Cher).

Chaque sonneur reçoit un nom de baptème. Les sonneurs nés après en 2007 sont les plus intéressants à suivre en raison de leur possibilité de déplacement et de colonisation d'autres sites.

Titine (femelle)Tatane (mâle)Taupette (femelle)