Un site très pollué

 

Le site comporte les bâtiments de l’ancienne exploitation et des résidus issus de l’exploitation. Divers types de résidus ont été stockés sur le site, au fur et à mesure que les procédés de récupération de l’or évoluaient. Peuvent être distingués :

Des remblais miniers issus de travaux de percement des galeries de minesqui forment en grande partie la plate forme boisée surplombant le site, à proximité de la salle des pendus et qui reposent sur le rocher.

Des résidus issus des diférentes phases de traitement. Il s’agit des :

Tailling de flottation, obtenus par flottation du minerai broyé. Leur zone de dépôt principal est situé le long de la Tardes. Ces résidus sont peu arseniés, fortement revégétalisés et ne sont pas concernés par les mesures de réhabilitation.

Résidus de cyanurisation de minerai amalgamé au mercure, non visibles à l’affleurement.

Résidus de cyanurisation de minerai grillé, qui correspond au traitement le plus ancien. Ils sont fins, cohésifs, de couleur rose et d’une teneur en arsenic équivalente à celle du minerai. Ils font partie du massif de résidus dans la boucle de la Tardes.

Résidus de cyanurisation de concentré grillé, de couleur rouge sombre et localisés eux aussi dans le massif. Ils sont assez ortement arseniés.

•  Résidus de cyanurisation de suies, de couleur sombre généralement (grises), également situés dans le massif. Ils sont assez ortement arseniés.

•  Suies anciennes, issues du ramonage des carneaux. Elles forment des tas noirs en partie haute du site et peuvent être fortement arseniés.

• Suies récentes, issues de la décantation des eaux de lavage des fumées et du ramonage des carneaux. Ces résidus très concentrés en arsenic se présentent sous forme de tas aux alentours du bâtiment de lavage des gaz.

Boues de la cuve épaississeuse, encore présentes dans la cuve de malaxage, cohésive et de teinte beige clair, très concentrées en arsenic.

L’arseno-pyrite non traitée, encore visible notamment en partie haute du site, se présente sous la forme d’un matériau granulaire fin à moyen montrant encore les facettes brillantes de cubes de pyrite. Il s’en dégage de nettes odeurs sulfureuses liées à la décomposition « naturelle » de la pyrite.

 

Les déchets les plus arseniés peuvent contenir plus de 50 à 60% d’arsenic (% en poids). Ces matériaux étaient revalorisés en partie pour la production de produits de traitement contre les insectes ou de produits phyto-sanitaires.

Une pollution à l’arsenic

Le simple fait de mentionner l’arsenic dans une conversation suffit à évoquer des idées macabres. En plus de son long passé mouvementé comme poison d’élection dans beaucoup de romans, l’arsenic a été largement utilisé en agriculture et dans l’industrie pour éliminer une multitude d’organismes ou en réduire le nombre. Les traitements fongicides pour les semences et l’application d’insecticides sur les cultures ont des exemples d’utilisations passées, dont beaucoup ont été abandonnées.

Aujourd’hui, l’arsenic et ses dérivés sont employés dans les applications suivantes: traitement du bois sous pression, fabrication d’émail et de céramique en verrerie, durcissement des alliages de cuivre et de plomb en métallurgie. Parmi les applications secondaires de l’arsenic, on peut citer les feux d’artifice, les micropuces et les éléments « photoélectriques » dans l’industrie de l’électronique où l’arséniure de gallium représente un nouveau semi-conducteur très prometteur.

L’arsenic est un constituant naturel de la croûte terrestre, que l’on trouve généralement sous forme de minéraux à base de sulfures, en association avec le cuivre, le plomb, l’argent ou l’or. Depuis sa source dans la roche de fond, l’arsenic peut pénétrer dans l’environnement aussi bien par des voies naturelles que par des processus d’origine anthropogène. D’importantes quantités d’arsenic sont libérées par les volcans, par l’érosion de minéraux ou de minerais renfermant de l’arsenic, et enfin par les feux de forêt. Il est également libéré lors des activités suivantes : combustion de charbon et d’autres combustibles fossiles, préservation du bois, fusion de minéraux sulfurés, notamment de cuivre, de plomb et de zinc, traitement pour la production d’or.

Une fois dans l’atmosphère, l’arsenic peut se déplacer sur de grandes distances, sous forme de poussière, et être altéré chimiquement avant de retourner sur la surface terrestre avec les précipitations. Les formes hydrosolubles de l’arsenic ont tendance à être assez mobiles, alors que les formes moins solubles se fixent plutôt sur les particules d’argile ou d’autres sols, pour gagner ensuite rapidement les sédiments. Les micro-organismes présents dans les sols, les sédiments et l’eau produisent des composés organiques de l’arsenic. Comme il est très volatil, l’arsenic organique peut retourner dans l’atmosphère et se convertir à nouveau en formes minérales.

À une concentration élevée, l’arsenic peut être toxique pour une vaste gamme d’organismes, incluant l’homme. Il peut également réduire la photosynthèse et le rendement des cultures chez les plantes, causer des malformations chez les amphibiens, et entraîner le cancer, la cécité et des malformations fœtales chez les mammifères. Il y a eu des cas de contamination de l’eau lorsque des dépôts naturels ont été perturbés par des travaux d’extraction minière, d’exploitation de carrières, ou encore de construction.

Si une tonne de minerai d’or contient environ 20 grammes d’or, elle peut contenir aussi plus de 10 kilos d’arsenic ! L’enjeu de la dépollution est double : protéger l’homme, en interdisant le contact direct avec les produits toxiques, préserver l’environnement, en évitant le transfert de l’arsenic dans les milieux : sols, air, eau.

Les travaux de dépollution prévus pour 2010

La réhabilitation du site comprend les travaux généraux et les aménagements suivants :

• démolition de tous les bâtiments à l’exception de :

• la tour de malaxage, parcequ’elle sert de site de reproduction à une colonie de grand rhinolophe et qu’il est prévu de réaliser un aménagement à cet effet avant le début des travaux,

• la conservation de quelques murs de soutènement entrant dans le projet de réintégration paysagère ou techniquement utiles,

• le bâtiment des anciens bureaux administratifs de la mine du Châtelet, selon délibération du Conseil Municipal de Budelière du 20/07/2007.

• La construction d’une digue de protection physique de façon à prévenir des risques d’entraînement massif de résidus arseniès vers la Tardes.

• La création d’une alvéole de stockage interne spécifique pour les matériaux de démolition du bâti contaminé et les autres types de matériaux ayant une teneur en arsenic supérieure à 30%. Cette alvéole est équipée d’une étanchéité en fond, en flancs et en partie supérieure.

• Le confinement sous couverture étanche de l’ensemble des déchets contenant plus de 0,5% d’arsenic (à l’exception des tailings de flottation) et de l’alvéole interne de stockage.

• La réintégration paysagère du site dans son contexte naturel de la vallée de la Tardes, selon les propositions paysagère du maître d’oeuvre.

• La réduction de l’accessibilité du site contre les promeneurs par la réalisation de clôtures et de haies.